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Photo du rédacteurNicolas Moro

Cette statue c’est celle du général Ladmirault

Je l’ai toujours connue. Sur son piédestal, l’officier vert-de-gris surveillait déjà la Place Saint Martial lorsque gamin, j’en arpentais les allées bordées de tilleuls sur mon tricycle à pédales. Je ne savais pas qui c’était. D’ailleurs personne autour de moi ne le savait vraiment. C’était forcément un personnage très important. C’est pas le premier traîne-patins venu qu’on va mettre sur un socle. Paul de Ladmirault est né à Montmorillon en 1808. Fils de la petite noblesse locale il fait des études militaires et apparemment ça lui plaît. Je vous passe les détails mais il en ressort sous-lieutenant et est envoyé de l’autre côté de la Méditerranée pour participer à cette grande expédition civilisatrice et humaniste qu’était la colonisation de l’Algérie. Il s’y fait d’ailleurs remarquer. A 45 ans le voilà général durant les guerres d’Italie, Solférino et tout le tremblement. Il en ramène des breloques qui forcent le respect. Mais on sait comment se termine l’épopée du Second Empire. L’armée française se prend une déculottée par les casques à pointe et notre général est fait prisonnier à Metz.

Pendant ce temps, à Paris, le peuple a pris les armes. Il refuse la défaite, refuse de continuer à obéir aux intérêts de la bourgeoisie d’Empire et rêve d’une vraie démocratie.

On libère alors notre bon général qui est promu gouverneur militaire de la capitale. Il est chargé de rétablir l’ordre et de reprendre la butte Montmartre aux insurgés. Avec ses collègues il fait du bon boulot puisque les historiens estiment à 30000 le nombre de victimes en quelques jours. Et tout ça sans drone, pas comme aujourd’hui. Tout à la main dans la tradition et le respect du geste.

En face de la statue, de l’autre côté de la place, il y a un monument aux morts. On n’a pas fait un moulage en bronze de chaque maccabée sinon on ne pourrait plus se garer. Des types jeunes, 20 ans, tombés pour la France comme on dit.

Le général de Ladmirault après avoir été nommé sénateur est mort à 89 ans dans son lit.

C’est lui qui m’a inspiré la chanson : « Les honnêtes gens » que vous pourrez écouter bientôt sur mon prochain album avec Fabrice Barré à la clarinette basse et Juliette Minvielle aux percussions.



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